Choisir une gestion publique de l'eau et de l'assainissement à l'échelle de la Métropole dès 2024
Vous trouverez ci-dessous le texte sur l'eau qui fait partie des 4 mesures retenues par Alternatives Territoriales dans le cadre de son Pacte pour la transformation écologique et qui a été présenté aux listes candidates d'Orléans:
https://alternatiba.eu/alternatiba45/pacte-pour-une-transformation-ecologique/
Face à l'urgence climatique, sociale et environnementale, les candidates et les candidats étaient appelés à s'engager sur des mesures concrètes..
Les Eaux Glacées du Calcul Egoïste: http://www.eauxglacees.com/
https://alternatiba.eu/alternatiba45/pacte-pour-une-transformation-ecologique/
Face à l'urgence climatique, sociale et environnementale, les candidates et les candidats étaient appelés à s'engager sur des mesures concrètes..
Principe général: l'eau paie
l'eau.
Tout ce qui concerne l'eau (la
production, la distribution, les installations, l'assainissement, le personnel)
est payé à partir des factures d'eau. Les salariés sont tous de droit privé
sauf pour les régies communales antérieures à 1926 (concerne uniquement Saran
sur le territoire de la métropole).
Contexte et enjeux :
Historiquement l'eau était de la
responsabilité des communes. L'Etat, dans sa volonté de réorganisation des
territoires a contraint les communes à se regrouper et à former des
intercommunalités auxquelles la gestion de l'eau potable a été confiée (ou le
sera car le processus est toujours en cours).
Les différents modes de gestion de
l'eau et de l'assainissement
Le service public de l'eau potable
ou de l'assainissement peut être géré directement sous la forme d'une régie,
d'un établissement public ou confié à un opérateur privé :
·
La gestion publique : la gestion en régie La collectivité gère le service avec ses moyens
financiers et matériels et ses agents. Toutefois il existe plusieurs formes de
régies :
o la régie simple ou directe: Le budget de la régie est intégré au budget
communal. Depuis 1926 ce n'est plus possible de créer ce type de régie.
o la régie autonome : cette régie a son propre budget (recettes principales: les
factures d'eau des usagers), un conseil d'exploitation et
un Directeur. Le conseil d'exploitation est une instance
consultative qui associe élus (majoritaires) et usagers. La collectivité est
l'instance décisionnelle
o la régie avec prestations de services : c'est une régie dans laquelle un ou
plusieurs services ou travaux sont confiés au privé par le biais de marché-s
public-s.
o la régie avec autonomie financière et personnalité
morale : Elle reste attachée à la
collectivité qui l'a créée. Elle est dotée d'une autonomie juridique et d'un
budget propre, avec conseil d'administration, président et directeur. Le
conseil d’administration composé d'élus (majoritaires) et de citoyens est une
instance délibérative et décisionnelle. La collectivité garde un rôle de
contrôle.
·
La gestion par un opérateur privé. Elle consiste à déléguer la gestion d'un service
public à une personne privée dans le cadre d'un contrat. On compte trois
principales formes de délégation contractuelle :
o La concession: Le concessionnaire qui exerce l'activité « à ses risques et
périls » finance les investissements (ouvrages, équipements). Il se
rémunère sur les usagers en contrepartie du service fourni.
o L'affermage: à la différence du contrat de concession, le fermier n'effectue pas
les gros investissements. Il se rémunère sur l'usager mais doit aussi verser
une «surtaxe» à la collectivité pour ses investissements.
o La régie intéressée: le régisseur (personne privée) fait fonctionner
un service public en percevant une rémunération de la part de la collectivité:
une partie fixe et un intéressement lié aux performances du service.
·
Autres modes de gestion. Les Sociétés d'Economie Mixte: sociétés
comportant des capitaux privés et publics, mais restant une personne morale de
droit privé.
o La SemOp: société d'économie mixte à opération unique (collectivité et opérateur privé). Elle est
constituée exclusivement pour un objet limité, à la fois dans le temps et dans
son contenu et est dissoute au terme du contrat ou à la réalisation de son
objet.
o
Les SPL: sociétés publiques locales (au
moins 2 collectivités). Les collectivités détiennent la totalité du capital.
Ces sociétés qui revêtent la forme de SA avec au moins 2 actionnaires sont
compétentes pour exploiter des services publics. Elles le font exclusivement
pour le compte des actionnaires et sur le territoire des collectivités qui en
sont membres.
Mainmise du privé sur la gestion de l’eau dans notre Métropole
Orléans Métropole (notre
intercommunalité) gère l'eau potable et l'assainissement des 22 communes*¹ qui
la composent.
En 2017, 11 villes confiaient la
gestion de leur eau au privé (toutes par le biais d'un contrat d'affermage,
sauf Orléans en concession) et 11 villes géraient leur eau en régie publique (1
régie directe, 7 régies avec prestations de service et 3 régies autonomes).
En 2018, la Métropole décidait que
deux des villes en régie, Chanteau et Marigny-les-Usages, passaient en gestion
privée.
En 2019, la régie métropolitaine a
confié à VEOLIA la production de l’eau des villes restant encore régie. Toute
la production de l’eau potable des 22 villes de la Métropole, depuis les
captages aux traitements et au stockage en réservoirs, est donc maintenant aux
mains de SUEZ et VEOLIA.
En décembre 2023 tous les contrats
et marchés d'eau et d'assainissement des 22 communes de la métropole prendront
fin. C'est la métropole qui décidera si les services Eau et Assainissement seront
des services publics ou si la gestion de ces services sera confiée au privé.
C'est elle aussi qui décidera si les citoyens seront associés d'une manière ou
d'une autre à leur gestion.
Protéger et préserver l’eau, bien
commun vital
Le changement climatique a des
répercussions directes sur l'eau, qualitativement et quantitativement. Les
sécheresses successives ne laissent aucun doute, il faut protéger, économiser
l'eau et redéfinir quels en sont les usages prioritaires.
Dans une gestion privée, l'entreprise
favorise la consommation au sens large, car ses bénéfices en dépendent.
C'est la même logique avec les
pollutions. Les multinationales de l'eau peuvent "remédier" à la
présence de polluants dans l'eau, mais à quel coût pour les usagers? Ce système
n'est pas vertueux et, sans volonté politique d'y mettre fin, n'a aucune raison
de changer.
Si les citoyens avaient leur mot à
dire on pourrait modifier la donne. Ça revient moins cher de diminuer les
pollutions en amont (protéger par exemple le lit majeur de la Loire sur la
totalité du territoire de la métropole car la nappe alluviale alimente
plusieurs captages d'eau potable) que d'installer et entretenir des usines pour
nettoyer l'eau de ses intrants agricoles. Pour économiser l'eau on peut et doit
certainement pratiquer des tarifs différenciés mais aussi différencier les
tarifs en fonction des usages. L'eau domestique doit être par exemple
privilégiée par rapport à l'eau "professionnelle" qui de toute façon
sera refacturée par la suite aux clients. A petite consommation, petit prix au
m³, à grosse consommation, gros prix au m³. C'est le seul moyen de rendre l'eau
des piscines plus chère que l'eau "à boire".
La régie avec autonomie financière
et personnalité morale permet, de par sa constitution, l'implication citoyenne.
C'est un lieu d'échanges, de propositions, de réflexion entre élus et citoyens.
C'est certainement plus "militant" comme fonctionnement que les
autres modes de gestion mais plus démocratique aussi.
Engagements du ou de la candidat-e
Le candidat s’engage à se
positionner pour une gestion publique avec participation citoyenne dès 2024.
Concrètement, cela l’amène à s’engager à porter, formuler et voter cette mesure au sein du
conseil métropolitain, compétent en la matière.
- Abandonner
la gestion privée
Les factures des usagers financent
intégralement les services eau et assainissement or quel est le pouvoir des
citoyens dans la gestion actuelle de ces services?
Avec une gestion privée, tout se
passe entre l'entreprise et la collectivité, le citoyen n’est jamais acteur,
alors que service public de l’eau et de l’assainissement est financé
intégralement par les factures des usagers. L'usager est donc supposé payer
uniquement pour le fonctionnement et l’investissement du service. A ce
titre comment comprendre que des actionnaires soient financés par les factures
des usagers, comment comprendre que les entreprises de l'eau, outre leurs
bénéfices parfois colossaux*², parrainent ou financent des clubs et des
équipements sportifs, des évènements..?
Dans le cadre d’une régie autonome,
au mieux, un pouvoir consultatif est mis en place, mais cette décision est liée
au bon vouloir des élus car rien n'oblige une intercommunalité à créer des
conseils d'exploitation.
Pourquoi, n'ont-ils pas voie au
chapitre sur les tarifs, sur les travaux, sur les investissements, sur tout ce
qui touche à l'eau..?
Il semble évident que ceux qui
paient doivent au minimum participer aux décisions.
- Passer en
régie avec autonomie financière et personnalité morale.
La régie avec autonomie financière
et personnalité morale est actuellement la seule à donner un pouvoir aux
citoyens. Les citoyens sont représentés dans le conseil d'administration,
instance décisionnelle pour tout ce qui touche au service. C'est le mode de
gestion le plus démocratique à ceci près que pour que les citoyens soient
pleinement acteurs il faut qu'ils puissent s'approprier
des dossiers parfois complexes sur l'eau et sur l'assainissement, maîtriser les
bases de la gestion, de la comptabilité. Ce qui suppose une formation.
Les citoyens, totalement bénévoles,
n'ont pas à prendre en charge cette formation. C'est à la collectivité de le
faire.
Une régie ne peut pas faire de
bénéfices et tout ce qui provient des factures d'eau va "à l'eau". La
régie a l'obligation d'équilibrer recettes et dépenses. En cas de déséquilibre
financier elle peut rapidement moduler ses tarifs, modifier ses
investissements.. ce qui est beaucoup plus compliqué quand un contrat lie la
collectivité à l'entreprise.
Idées reçues : la gestion publique coûterait plus
cher ?
La gestion de l'eau de
Saint-Jean-de-Braye a été confiée successivement à la Lyonnaise des Eaux puis à
la SAUR (2 "affermages") jusqu'au 31 décembre 2011.
Le 1er janvier 2012 la
régie autonome créée par la ville prenait le relai. Malgré un réseau en mauvais
état qui a occasionné de nombreux travaux, l'isolation des 3 châteaux d'eau
qu'il a fallu refaire, les compteurs qui n'avaient pas été changé et que la
régie a changé, le prix de l'eau a baissé (- 13,6% sur l'abonnement, prix du m³
inchangé puis indexé sur le coût de la vie) tout en dégageant un
autofinancement de 400 000€ sur un budget de 1 300 000€ pour améliorer la qualité
de l'eau distribuée aux Abraysiens (construire une usine de décarbonatation
pour réduire le taux important de calcaire).
Le service de l'eau découvre
rapidement que la SAUR n'avait pas de connaissance réelle de l'état du réseau
qu'elle était chargée d'entretenir depuis 1999. Tout laisse à penser qu'elle
n'intervenait qu'en cas de fuite détectée, ce qui est loin de l'entretien
qu'elle était sensée assurer. Le constat peut sembler à charge mais tout peut
être vérifié auprès de la Ville de Saint-Jean-de-Braye.
Ressources :
Eau Secours Orléanais 45:
https://eausecours-orleanais-45.blogspot.com/
A l'Eau Citoyenne: https://a-l-eau-citoyenne.blogspot.com/
Portail de l'Eau Saint-Jean-de-Braye: http://www.saintjeandebraye.fr/Portail-de-l-eau
Coordination~Eau Bien Commun France: http://coordination-eau.fr/ Les Eaux Glacées du Calcul Egoïste: http://www.eauxglacees.com/
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*¹ Les 22 communes d'Orléans
Métropole: BOIGNY-SUR-BIONNE, BOU, CHANTEAU, LA CHAPELLE-SAINT-MESMIN,
CHÉCY, COMBLEUX, FLEURY-LES-AUBRAIS, INGRÉ, MARDIÉ, MARIGNY-LES-USAGES, OLIVET,
ORLÉANS, ORMES, SAINT-CYR-EN-VAL, SAINT-DENIS-EN-VAL,
SAINT-HILAIRE-SAINT-MESMIN, SAINT-JEAN-DE-BRAYE, SAINT-JEAN-DE-LA-RUELLE,
SAINT-JEAN-LE-BLANC, SAINT-PRYVÉ-SAINT-MESMIN, SARAN, SEMOY
*² Suite à la mobilisation des
usagers la facture d'eau des Fleuryssois a baissé en deux ans de 35% et celle
des Olivetains de plus de 40%. Ces services Eau étaient gérés respectivement
par la SAUR et par Veolia. Malgré la baisse sensible du prix de l'eau facturé
aux usagers les services de ces 2 communes sont toujours "rentables".
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